L’union de la psychologie et de la spiritualité

Le modèle anthropologique de Jean Monbourquette intègre psychologie (niveau du moi conscient) et spiritualité (niveau de l'âme ou du Soi Junguien), pour aller "de l'estime de soi à l'estime du Soi".

Son universalité le rend particulièrement précieux et pertinent : l’expérience de la présence et de l’articulation du moi et du Soi en tout être humain dépasse les frontières religieuses, culturelles ou sociales.

Schéma de la personnalité de Jung
vu sous un autre angle

Schéma de la personnalité de Jung vu sous un autre angle

Pour Monbourquette, l’être humain doit marcher sur ses deux jambes (psychologie et spiritualité) pour tenir debout : « Je suis convaincu, écrit-il, que la maturité spirituelle exige un ‘je’ fort sur le plan psychologique et que la croissance psychologique de l’ego est tronquée si elle ne s’appuie pas sur le soin de l’âme ou sur les ressources spirituelles ».

(De l’estime de soi à l’estime du Soi, Novalis, p. 11)

 

Ainsi, s’il y a des spirituels qui méditent sur un volcan (déni de la dimension psychologique), il y a aussi des psychologues qui négligent leur être profond (déni de la dimension spirituelle). Nous sommes appelés à croître aux plans psychologique et spirituel.


Pour Monbourquette, l’enjeu d’une croissance humaine complète passe par le développement de l’estime de soi et par celui de l’estime du Soi.

Quoique complémentaire, le travail à ces deux niveaux exige des démarches différentes :

« L’estime de soi, faite d’amour de soi et de confiance en soi, exige des efforts soutenus d’intelligence et de volonté (…).

L’estime du Soi a d’autres exigences : elle demande de cultiver la voie du détachement et d’accueillir les messages symboliques venus de l’inconscient. Au lieu de s’efforcer de s’aimer et d’acquérir de la confiance en soi, celui qui cultivera l’estime du Soi devra se laisser aimer d’un amour inconditionnel et guider dans l’accomplissement de sa mission. Il devra exercer une passivité active. L’acquisition de l’estime de soi et de l’estime du Soi pose donc un double défi ».

(De l’estime de soi à l’estime du Soi, Novalis, p. 12)

De l’estime de soi à l’estime du Soi, Jean Monbourquette, Éditions Novalis

 

Différences entre travail au niveau de l’estime de soi (psychologie) et travail au niveau de l’estime du Soi (spiritualité)

 

Estime de soi

Estime du Soi

Objectif :

S’occuper de l’ego et de sa survie physique, émotionnelle, intellectuelle et sociale.

Objectif :

Découvrir son être spirituel, se laisser conduire par son âme pour se déployer en plénitude.

Type de travail :

D’ordre psychologique et volontaire (= activité du moi).

Type de travail :

D’ordre spirituel, il relève de l’éveil à l’action du Soi (= passivité active !).

Moyens utilisés :

Renforcement de l’estime de soi pour sa personne et pour ses compétences par un travail sur les paroles que l’on se dit, sur le regard que l’on se porte et sur le ressenti, ainsi que par un travail sur l’affirmation de soi.

Moyens utilisés :

Utilisation des voies négative (travail sur le deuil et l’ombre notamment), symbolique et de rayonnement du Soi pour permettre l’expression et le déploiement de notre être profond.

Résultat :

Développement harmonieux aux deux niveaux :

  • De l’estime de soi pour sa personne (= amour de soi)
  • De l’estime de soi pour ses compétences (= confiance en soi).

Résultat :

Le travail au niveau de l’estime du Soi permet :

  • De se savoir accepté et aimé d’une façon inconditionnelle
  • De se sentir en harmonie avec les profondeurs de soi-même et de l’Univers
  • D’acquérir une sagesse particulière
  • De guérir par la conciliation en soi des parties opposées de son être
  • De découvrir sa mission personnelle.

En langage du développement personnel :

Agir - Être responsable, autonome - Prendre sa vie en main.

En langage du développement personnel :

Être agi - Lâcher prise - Accepter ce qui est.

L’approche est donc particulièrement complète et permet d’aborder des thèmes a priori opposés ou en tension, de travailler à des niveaux différents de la personnalité, de manière à la fois différenciée et unifiée.

 

Lorsqu’il traite des blessures inhérentes à toute vie humaine (offenses et deuil notamment), J. Monbourquette articule de manière particulièrement claire et heureuse démarche psychologique et démarche spirituelle, travail psychologique sur les émotions vécues dans un premier temps (culpabilité, honte, tristesse…), puis ouverture au sens de la blessure vécue et à la grâce du pardon donné.

Ainsi, Comment pardonner ? et Aimer, perdre et grandir explicitent particulièrement bien cette articulation entre psychologie et spiritualité, estime de soi et estime du Soi.